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de la ville, s’y opposait de toutes ses forces, et Jean Dollfus, dernier bourgmestre lui aussi, en ressentait une telle peine qu’il refusait d’assister à la fête qui la glorifiait. Français, ils gardèrent tous le fervent amour de Mulhouse, et les qualités d’initiative alliée à la prudence, d’ardeur et de persévérance, et ce goût réfléchi de la liberté qu’ils devaient à tant de siècles de constitution républicaine et autonome. Français, toute leur énergie tendit à continuer non seulement la prospérité de Mulhouse, mais à lui conserver, autant que cela était possible dans les formes nouvelles, sa personnalité. Français au reste, ils le furent de cœur tout de suite, nouvel et admirable exemple de la facilité avec laquelle la France sait se faire aimer, si passionnément Français qu’en 1887, lors des fameuses perquisitions allemandes, plusieurs des notables durent s’enfuir, ou, prisonniers, furent internés dans des forteresses ; — si passionnément Français qu’un dicton alsacien affirme ceci : « Quand l’empereur Guil-