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main-d’œuvre. Tout d’abord, il est vrai, il y eut un peu de découragement La force motrice était alors fournie par une roue d’eau, si l’on disposait d’une chute, ou par un manège que mettait en mouvement un cheval aveugle ou un bœuf maigre, dont on utilisait la bouse pour la teinture et qu’on revendait avec un gain l’année suivante après l’avoir engraissé. On se contentait d’appliquer des dessins sur des toiles achetées en Suisse, et le coloris se bornait au rouge et au noir qu’on appliquait avec une combinaison de vernis ; quelques parties réussirent mal. Mais un coloriste de Hambourg, que le hasard amena aux associés, leur apprit le secret d’employer le rouge de garance en différentes nuances et d’enluminer les feuillages ; d’autres couleurs parurent successivement[1]. Les résultats furent splendides, et après quelques années, la manufacture primitive ne put suffire au travail. Les associés, se séparant, formèrent chacun

  1. Relation historique des progrès de l’industrie de Mulhausen et ses environs, 1823, par Mathieu Mieg l’aîné.