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épaisse où entraient du veau haché, des morilles, du bouillon, de la noix muscade, du jus de citron et des jaunes d’œufs. Et sans doute cela allait un peu loin, car en 1571 la municipalité limita à quatre-vingts convives le nombre des invités pour les noces les plus opulentes, et au dix-huitième siècle à soixante en supprimant le festin traditionnel du lendemain. Des lois somptuaires ordonnèrent que les mets fussent apprêtés modestement, sans raffinement ni superfluité. Au dix-huitième siècle, quand l’industrie fut née, d’autres lois visèrent non seulement la table, mais encore la toilette des femmes. Les femmes n’avaient pas le droit de porter à l’église des robes en soie ou de couleur, et devaient remplir leurs devoirs religieux en robes noires très simples, sans parures ni bijoux. Une bourgeoise fut punie pour s’être rendue à l’église avec une petite chaîne d’or au cou. Mais si l’on excepte le luxe de la table et ces coquetteries féminines, modestes, en comparaison de l’élégance moderne, il semble bien que