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sent s’attarder si longuement à table. Le menu du dîner qu’offrirent le 19 novembre 1705, à l’Hôtel de Ville, à l’élite de la cité trente bourgeois nouvellement admis, montre quel appétit possédaient les plus hauts personnages.

Premier service : soupe garnie d’une poule, bœuf bouilli, pâté de jeunes coqs, un dindon, un plat de légumes, un plat de choux-fleurs. Deuxième service : rôti de veau avec son rognon, rôti de lièvre, filet de chevreuil, chapons, pigeons, bécasses et alouettes, oies et canards, compotes de poires et de prunes. Troisième service : deux plats de beignets, tartes et gâteaux feuilletés, confitures, gaufres et oublies, pâtisseries.

On s’étonne cependant de n’y point trouver de ces cochons de lait, pour lesquels les Mulhousiens avaient un goût si vif et qui ornaient à l’ordinaire tous les repas officiels et privés, ni de ces fameuses écrevisses farcies de pâte d’écrevisses pilées et qui, mises au petit four, avaient mijoté dans une sauce