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les Mulhousiens ont plus de soucis de leurs diners que de tout le reste et qu’ils sont excellents cuisiniers, notamment de poissons. Les moindres repas duraient trois ou quatre heures avec six ou sept changements de plats. Quand les arquebusiers et les arbalétriers de la milice se réunissaient pour l’exercice, ils le cessaient à cinq heures, pour manger un repas composé d’une soupe à l’orge, de bœuf bouilli, d’un rôti, d’un pâté, et boire sérieusement, chaque compagnie vidant à la fin encore, à la ronde et d’un trait, un gobelet d’étain fort d’une chopine de vin blanc. Quand, en février chaque année, les tribus procédaient à la reddition des comptes, il y avait trois jours de repas fraternels et, tout le temps des opérations, l’on envoyait des pâtisseries aux femmes des dignitaires, afin qu’elles prissent patience. La pâtisserie était d’ailleurs le triomphe de la cuisinière mulhousienne, dont l’imagination, en ce domaine, n’avait pas de limites. Ne croyez point que seuls les gens du peuple ou le commun des bourgeois aimas-