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cédée, non seulement elle reconnut Mulhouse État libre et partie intégrante de la Confédération helvétique, mais elle s’attacha à lui témoigner une continuelle bienveillance. Si le Roi venait en Alsace, il recevait avec les plus grands égards les députés de Mulhouse ; si les députés de Mulhouse pour quelque occasion solennelle venaient à Paris, ils étaient entourés d’honneurs. Fidèles au traité, les Mulhousiens, participant aux guerres du royaume, versaient généreusement leur sang pour la France. Ainsi le présent préparait l’avenir.

Ce serait ignorer le naturel alsacien que d’imaginer qu’en des temps si bouleversés la vie fût cependant misérable. Comme les Mulhousiens habitaient une terre féconde, ils aimaient tout ce qu’elle produisait d’excellent. À Mulhouse, on vivait bien[1]. Et tout d’abord, la cuisine y était en grand honneur. Montaigne, qui traversa Mulhouse, écrit que

  1. Le vieux Mulhouse à table. Imprimerie Bader, 1875, par Auguste Klenek.