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LE BEAU JARDIN

pour ordonner le parc, les jardins, les bassins, les eaux vives, les chasses. Quand il arrivait, les habitants allaient jusqu’à dételer les chevaux de son carrosse, pour le traîner eux-mêmes : car le cardinal leur apportait les fêtes, les plaisirs et l’argent. Maintenant le château loge un bataillon allemand, le parc n’existe plus, et la forêt où l’on chassait, la Faisanderie, est forêt domaniale.

Privée de son ancienne splendeur, Saverne, cependant, garde la gloire de nommer le col où de toute antiquité a passé le chemin le plus commode entre la vallée du Rhin et la Lorraine. La côte de Saverne ! route de toutes les invasions et de toutes les conquêtes qu’ont remplie le flux et le reflux des flots latins et des flots germains. Une première, aujourd’hui abandonnée, s’escarpait aux flancs de la montagne, en rampes inégales et ardues, et suivait la ligne la plus courte, sans se soucier de la raideur de la pente, pour déboucher sur le plateau. La seconde, œuvre hardie de la France, large de neuf à dix mètres, conduit