Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

indépendance, elle s’unit à la Suisse, parce que la forme politique de la Suisse lui permet d’entrer dans la Confédération, sans s’y fondre, en conservant son autonomie, et que de plus elle trouve chez ses voisins des lois, des mœurs, des usages pareils aux siens. Je ne crois pas qu’il ait jamais existé des bourgeois aussi violemment attachés à leur petite ville : Mulhouse, pour eux, c’est tout l’univers ; ils ne désirent qu’être Mulhousiens et ils ne s’efforcent qu’à cela. Et ce caractère persiste encore aujourd’hui. La Réforme religieuse pourra apporter dans la cité une guerre civile sanglante, les exils, les délations, les supplices, la rupture avec les cantons suisses catholiques, et pousser la maison d’Autriche à tenter de l’assujettir de nouveau : dans ce terrible désarroi, les Mulhousiens n’oublieront pas un moment de préserver leur indépendance. Quelle habileté et quelle énergie ils durent y employer ! La France d’ailleurs les y aida ; et quand, après les horreurs de la guerre de Trente ans, l’Alsace lui fut