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tance d’une ville s’estimait moins par son étendue que par les franchises dont elle jouissait.

On devine aisément que l’existence de Mulhouse ne se déroula pas dans le calme absolu. Ces petites républiques reflètent l’histoire générale de leur temps ; elles subissent les effets de tout ce qui se passe en Europe. La ville, travailleuse, aisée, proie tentante, eut tout de suite des ennemis acharnés. Les évêques de Strasbourg d’abord, et les seigneurs féodaux, puis les routiers des Grandes Compagnies, les Armagnacs, Charles le Téméraire. Elle rendait les coups, et elle y avait du mérite, car, bien qu’elle fît partie de la Décapole d’Alsace, elle se trouvait presque toujours réduite à ses seules forces, les autres villes devant, elles aussi, livrer sans cesse des combats pour leur propre sûreté.

La guerre civile ne l’épargnait pas non plus : car les sentiments et les intérêts des nobles s’opposaient constamment aux sentiments et aux intérêts des bourgeois. Aussi