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et la plaine, les forêts et les prairies, les champs et les vignes, les ruisseaux, les rivières, un grand fleuve, les vallées étroites qui ne montrent qu’une bande de ciel et les immenses horizons qu’on embrasse des sommets. Cette variété distingue encore ses villes. Strasbourg est la ville intellectuelle, administrative et militaire, capitale que les successives dominations marquent, en l’agrandissant et en la transformant, de leur empreinte propre. Schlestadt, dépouillée de ses remparts, délaissée, déserte, s’endort autour de ses vieilles églises d’un sommeil qui ressemble à la mort. Colmar, calme cité de judicature et d’art, fière de son passé, garde fidèlement ce qui lui donne un visage du temps jadis. La grâce charmante de Wissembourg évoque le dix-huitième siècle, le bon roi Stanislas, la douce Marie Leczinska et Louis XV le Bien-Aimé. À Mulhouse, il reste peu de vestiges des siècles écoulés : quelques débris de remparts, quelques hôtels, la tour du Bollverk, l’hôtel de ville qui date de la Renaissance,