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imitaient sa manière. Bien plus, il n’y a rien dans son génie qui rappelle les Allemands de son époque. Aucun des artistes allemands d’alors n’a témoigné en effet d’une recherche de la beauté, dans le personnage de la Vierge particulièrement, égale, ni même comparable à celle du maître de Colmar. La justesse des mouvements, les attitudes si variées et si naturelles, le caractère des figures si expressives et toujours spiritualisées, la fraîcheur de son coloris, ces tons d’ambre et de rose ne sont pas les qualités de l’art germanique de ce temps : elles ne le deviendront que par la suite, quand les Allemands s’instruiront dans l’étude de Martin. S’il procéda d’une école, ce fut uniquement de l’école flamande bourguignonne. Cet idéaliste a donné à Colmar la plus magnifique couronne d’art : il a fait de cette petite ville le lieu désormais illustre où l’art allemand s’est inspiré et formé.

Il y a des villes pareilles aux visages humains : à peine les a-t-on vues, et l’on