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gravés, ces ustensiles familiers qu’un soin intelligent a recueillis. Les armoiries de Colmar, ville libre impériale ; l’épée du général Rapp, défenseur de Dantzig ; le dernier drapeau français, et ce sont, sous le verre d’une vitrine, les trois grandes étapes émouvantes de la vie colmarienne, le moyen âge, l’Empire, l’annexion. Si l’on veut embrasser quelle place tient dans l’histoire de la peinture cette petite ville, c’est encore dans l’ancienne église des Dominicaines qu’on s’attardera de longues heures. Là, en effet, dans la nef, où sont réduites si heureusement les grandes dimensions des basiliques gothiques, l’école alsacienne de peinture montre ses chefs-d’œuvre d’où est sorti l’art allemand.

Si l’on excepte l’admirable et tendre Vierge au buisson de roses qui se trouve à l’église paroissiale dans l’autel de la Vierge, au-dessus du retable, les Unterlinden rassemblent, avec le terrifiant Crucifiement de Mathias Grünewald qui ornait le maître-autel de l’église des Antonites à Issenheim, les plus