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et Cour royale. Mais survient la guerre de 1870, l’invasion, l’annexion. Le Conseil municipal pense aussitôt à la Cour d’appel : quel sort lui est réservé dans la terre d’Empire ? Ne va-t-on pas préférer Strasbourg ? Et il rédige une adresse où il réclame du gouvernement allemand le maintien de la Cour à Colmar, invoquant comme titre sa longue possession et que pendant deux siècles les mœurs, les habitudes, les intérêts, tout s’y est développé sous l’influence de ce fait prépondérant : Colmar est une ville de judicature, une ville parlementaire ; elle a ses traditions locales ; son atmosphère morale, essentiellement judiciaire, y a favorisé dans le calme la culture des lettres et le goût de l’étude. Strasbourg, ville administrative, ville militaire, a toutes les raisons de prospérité ; Colmar n’a que la Cour d’appel. Peut-être découvrirait-on dans cet amour si ardent pour une institution avec laquelle la ville se confond la meilleure des raisons qui expliquent que certains conseillers acceptèrent de