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intendant d’Alsace, ayant à nommer un subdélégué à Colmar, le choisit en la personne de M. Muller, membre du Conseil souverain. Tout le Conseil se soulève et proteste, en invoquant l’incompatibilité des charges judiciaires et des charges administratives et le danger qui résulterait de ces doubles fonctions de magistrat et d’agent de l’intendance, les unes se trouvant souvent en conflit avec les autres. On en réfère au chancelier d’Aguesseau ; d’Aguesseau rejette les protestations des conseillers ; les conseillers persistent, il faut toute l’énergie patiente de d’Aguesseau pour qu’il impose sa volonté… En 1752, M. de Montconseil, commandant pour le Roi, remplace à l’église son banc par un prie-Dieu et un fauteuil : le Conseil s’oppose de toute son énergie à une innovation qui lui semble un empiétement. M. d’Argenson, ministre de la Guerre, doit s’en mêler en 1754 et décider que M. de Montconseil utilisera son prie-Dieu et son fauteuil. Fort de cet appui, M. de Montconseil place à sa