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la vénalité des charges, le choix des premiers présidents était toujours réservé à la couronne. Le Conseil, par la fermeté de ses arrêts qui fixèrent le sens des traités de 1648, contribua puissamment à consolider la conquête ; par ses excellents avis au pouvoir, qui sut apprécier sa sagesse, par l’expédition rapide des affaires, par son intégrité, par son indépendance, il fit aimer le conquérant.

La royauté avait parfaitement saisi tout ce qu’elle pouvait attendre de ces magistrats si, tout en leur laissant une absolue liberté, elle entourait d’honneurs leurs fonctions. Ces conseillers étaient les magistrats de l’Alsace, et non pas des magistrats français en Alsace. On touche là une fois de plus l’intelligente tolérance et l’intelligente confiance par quoi la France s’attache à jamais les cœurs ! L’Alsace, partie intégrante du royaume, conservait cependant ce à quoi elle tenait si justement, ses mœurs, ses coutumes, ses habitudes, ses droits, son âme enfin et sa vie. Un membre du Conseil souverain était un per-