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la robe rouge. Une telle autorité procura tout de suite aux conseillers une remarquable importance, qu’accrurent encore la façon dont ils exerçaient leurs charges. Et d’abord, tous les conseillers, sans exception, étaient indigènes. Ensuite, il n’était pas facile d’être nommé. Pour aspirer à une place de conseiller, il fallait avoir prêté serment d’avocat, avoir fréquenté le barreau pendant deux ans, et compter vingt-cinq ans. Nul ne devait songer à solliciter des lettres de provision sans avoir au préalable obtenu l’assentiment de la compagnie au sein de laquelle il désirait entrer : c’était ce qu’on appelait l’agrément. Le doyen du Conseil menait une enquête extrêmement sévère, persuadé que l’obscurité de la famille rejaillirait infailliblement sur la compagnie et que la présence d’un sujet de basse extraction pourrait détourner les enfants de famille d’entrer dans une compagnie mêlée : un refus élevait une barrière insurmontable. Tout conseiller était, de fait, noble. Enfin, même sous le régime de