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suzerain trop éloigné, l’Empereur, elle n’eut d’autre ressource que de négocier un traité de protection avec la France, en réservant d’ailleurs son immédiateté et ses franchises. Un membre du conseil de Colmar. Mogg, greffier-syndic, soumit dès 1635 à Rueil cette proposition à Richelieu. Comme tous les jeunes gens qui se préparaient aux fonctions publiques, il participait à la fois aux deux cultures française et allemande : il avait étudié notre langue à Montbéliard, et il avait complété ses études de droit pratique à la Chambre impériale de Spire. C’était un vrai bourgeois de Colmar : l’intérêt seul de sa ville l’avait poussé à demander la protection de la France ; il la voulait libre et heureuse, et il comptait sur la puissance du Roi. Quand les traités eurent donné l’Alsace à la France, il devint un de nos adversaires les plus obstinés ; l’intérêt seul de sa ville le poussait encore, car ce n’était pas là ce qu’il avait souhaité, et il redoutait pour sa chère cité la perte de l’autonomie. Il mourut, avant que la