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filles et paysannes au grand nœud ne démentant point le dicton qui célèbre Colmar pour la beauté du sexe, écoliers qui musardent, soldats revêtus de l’uniforme allemand et qui parlent français. Derrière le musée, aux pieds de la statue du poète Pfeffel, en pleine ville, des femmes lavent dans la rivière qui coule là ; on entend le bruit de leurs battoirs, de leurs voix, de leurs rires. Tout est intime, on vit trop près les uns des autres dans ces petites rues et il y a trop de douceur sur ces petites places, pour qu’il entre dans les rapports quotidiens la moindre morgue. « Ce serait un séjour charmant pour un philosophe, écrivait, en l’an IV de la liberté et dans le langage du temps, un républicain qui voyageait en France. La bonhomie de ses habitants et les sites délicieux de ses environs rapprochent de la nature, et tels sont les charmes que le sage recherche ». Ce sont toujours les mêmes mots qui viennent sous la plume.