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place, raccommodeurs, regrattiers et cabaretiers avaient installé leurs échoppes, véritables masures, contre l’église même. Enfin un beau jour, une municipalité intelligente rendit au culte ce bel édifice gothique. Les élégantes et hardies proportions de la nef et du chœur réapparurent, et aussi la sveltesse des fenêtres allongées en fer de lance, et la finesse des baies en ogive qui éclairent le chœur. Le cloître, qui touche à l’église, délivré des marchands, de leurs sacs, de leurs discussions, est de nouveau solitaire, et parfois un rayon de soleil illumine sur un contrefort une peinture à fresque du quinzième siècle qui montre Jésus devant la Madeleine.

Sur l’ancienne place des Récollets, le grand bâtiment des arcades, jadis habitation des pasteurs protestants, représente, avec ses tourelles pointues, ses arceaux, ses trois étages, et son toit au pignon festonné, le dix-septième siècle. Tout près, un autre édifice, la Douane, rappelle une époque plus loin-