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de la cathédrale de Strasbourg, mais elle est tout de même un monument considérable de la période ogivale en Alsace et se tient au premier rang parmi les édifices sacrés ; et puis elle est robuste et digne comme la bourgeoisie qui a crû sous sa protection. Le transept, qui conserve encore quelque chose de l’archaïque style byzantin, le chœur d’une si charmante sveltesse, et la nef qu’écrase un peu la masse de la tour, rendent dans leur ensemble l’image symbolique de la croix. Deux tours devaient flanquer le grand portail : il n’y en a qu’une, la tour du Midi, celle du Nord s’arrêtant à la hauteur des combles de la nef. Pas de construction parasite moderne, si l’on excepte le malheureux minaret qui surmonte le clocher, et qui fut bâti à la suite d’un incendie ; l’ornementation sobre laisse courir les lignes qui s’agencent en liberté. En voilà assez pour séduire les archéologues. Quant à celui qui cherche le passé, il ne contemplera pas sans émotion l’église : depuis le jour où, autorisée par