Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bourgeois se réunissent à leurs tables retenues, lisent les journaux de Paris qu’ils viennent d’acheter au kiosque, causent, fument ; des familles, les enfants devant, les parents derrière, montent et descendent pour une marche hygiénique la chaussée ; des violons se lamentent dans une brasserie, parfois une fanfare emplit le jardin de ses sonorités. Cependant le jeune Français s’éloigne et s’enfonce au hasard de la ville.

Rues étroites, capricieuses, pleines de nuit ; maisons à grands toits inclinés, toujours en tuiles rouges que les siècles ont vieillies, maisons à toits ramassés où l’architecte a su encore pratiquer un étage, maisons à pignons aigus, crénelés ou festonnés, dédaigneuses d’alignement, l’étage surplombant les rez-de-chaussée, de petites fenêtres aux volets verts ; les unes ventrues, voûtées, tout de travers, serrées ainsi que de vieilles femmes, et l’air vraiment humain ; les autres, les plus délicates, anciennes demeures de notables, au poutrage apparent, les murs parfois crépis,