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monise sans effort, par un divin hasard : la couleur des maisons, dont les années ont éteint la vivacité, et la couleur des arbres que l’été a touchés, le sol rosé, la tour plus pâle, le toit plus rougeâtre de l’église paroissiale, jusqu’au chemin macadamisé de la place, tout blanchi par les pas de tant de gens, depuis tant d’années.

Cependant, le jour s’atténue ; le soleil, qui décroît, teinte de rose les nuages blancs suspendus dans le ciel bleu, caresse en se jouant les arbres roux du jardin et de la place, dore la cathédrale ; l’air, la lumière, les arbres, tout est douceur. Bientôt, le soleil empourpre de ses suprêmes rayons le ciel et l’église de Saint-Martin ; au-dessus de l’église des Dominicains, la girouette du clocher gris scintille une dernière fois… Le soleil meurt enfin, tout devient plus doux encore ; une légère fraîcheur se répand : les montagnes et les bois sont si proches. Et c’est la nuit ; on sort respirer, se délasser, bavarder, les boutiques s’éclairent, les cafés s’illuminent, les