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n’y a là qu’un homme, le grand Rapp, dont la statue de bronze se dresse avec un geste impérieux. Tout près, sur l’avenue, c’est l’animation de la cité, des marchands, des cafetiers, des employés, des oisifs, mais là-bas, en face, de paisibles maisons peintes, roses ou vertes, la limitent, un peu cachées par la frondaison des arbres, leurs toits de tuiles doucement assombris par le temps, évoquant des images tentantes d’existence heureusement monotone. Les regarder, c’est s’attendrir, car c’est comprendre la vanité des folles agitations, et c’est rêver — ce que tout homme rêve à certaines minutes — que le bonheur consiste dans la simplicité régulière de la vie. Un fin clocher gris s’élance, le clocher de l’église des Dominicains, et dominant ce fin clocher de son clocher oriental, comme elle domine toute la ville, l’église paroissiale de Saint-Martin élève au-dessus des toits rouges, telle une protectrice qui veille, la masse cuivrée de ses pierres. Tout, dans ce décor si vraiment provincial, s’har-