Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vées. Cet état d’esprit se maintint jusqu’en 1870.

La guerre éclata, et, après les déchirements de l’annexion, on n’eut guère le cœur à la comédie. Le théâtre, brûlé pendant le bombardement, fut reconstruit, il est vrai, dès les premières années de l’occupation, mais la population vieille-alsacienne ne le fréquentait pas. La petite bourgeoisie elle-même, pour qui les pièces allemandes étaient facilement compréhensibles, demeurait étrangère aux manifestations de la scène officielle.

Cette situation dura très longtemps. Mais quel peuple serait assez persévérant dans sa tristesse pour renoncer aux joies dramatiques ? Peu à peu le petit public se mit à vouloir remplacer les représentations subventionnées par des comédies qu’il s’offrirait à lui-même, et vers 1892 il existait à Strasbourg deux ou trois sociétés d’acteurs-amateurs qui montaient sur les planches autant pour s’amuser eux-mêmes que pour amuser les autres. Les plus connues de ces sociétés