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LE THÉÂTRE ALSACIEN



Avril 1900.

… Neuf heures. Les pieds traînards, j’erre dans Strasbourg de la place Kléber à la promenade du Broglie, sans but. Que faire ? Les rues sont désertes : à peine de temps en temps rencontre-t-on un officier dont le sabre bat le trottoir, ou une servante attardée à un rendez-vous, ou un agent de police campé sur la chaussée et regardant avec mélancolie passer les tramways. Seules les brasseries sont pleines, et, devant les demi-litres de bière qui encombrent les tables, des familles paisibles ou des étudiants gras et boutonneux somnolent ou s’emportent, dans la fumée des pipes et des cigares. Que faire ?