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en pieux pèlerinage, sur les champs de bataille où nous avons perdu l’Alsace, et qu’ils y touchent combien la fortune nous a trahis. Ensuite, qu’ils visitent longuement ces trois villes si différentes : Strasbourg, la ville intellectuelle, militaire et administrative ; Colmar, la calme ville de judicature et d’art ; Mulhouse, la ville industrielle ; tout ce qui résume l’Alsace, son génie, sa richesse, son activité, y est comme concentré. Enfin, qu’ils aillent à travers les forêts et les montagnes, où la nature leur offre de si magnifiques aspects, tour à tour charmants et graves, sévères et doux, sauvages et riants, et qu’ils s’attardent au milieu de tant de villages, où la vieille architecture alsacienne a laissé des trésors, que la folie allemande de restauration n’a, par bonheur, pas encore abîmés. Et qu’ils parlent, au hasard, avec l’homme rencontré sur la route, avec la femme assise au seuil de sa maison, avec le vieillard qui penche la tête à son étroite fenêtre. Alors ils connaîtront l’Alsace, ils sauront ce qu’elle