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LA QUESTION D’ALSACE

Quand les deux cents paysannes et paysans alsaciens, qu’on amenait, sous leurs beaux costumes traditionnels, à l’Exposition de Nancy, arrivèrent à Igney-Avricourt, ils furent reçus par le maire et par une délégation d’hommes et de femmes. Le maire prononça un discours, puis un petit soldat remit à chaque paysan et à chaque paysanne un bouquet de bleuets. Un paysan, qui n’avait jamais quitté l’Alsace, et qui respirait pour la première fois l’air français, se tourna alors vers un des organisateurs : « Monsieur, fit-il, je vais vous dire quelque chose : les Allemands sont communs. » Du premier coup, il saisissait ce qui différencie les deux races, et il ne l’exprimait pas en exprimant que nos compatriotes étaient charmants, mais en soulignant ce qui lui était chaque jour sensible, la grossièreté allemande.

Eh bien ! ce que ce paysan éprouvait pour la première fois devant des Français, il faut que tous les Français qui se rendent en