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HUMOUR ET HUMORISTES

blable à Siméon le Stylite, je vivrais avec bonheur, tout en haut d’une colonne, pourvu que des frères compatissants me montassent d’en bas, à l’aide de poulies ou piqués à une perche, des volumes à lire pour toute la journée ».

Il y eut de nouveau un silence, puis une invisible pendule laissa tomber douze coups de son cadran. Alors le petit jeune homme de lettres pensa que, si bien qu’il fût dans ce fauteuil, tout près d’un maître cher, il ne pouvait trop retarder l’heure de son dîner. Il se leva, M. Renard aussi, il balbutia deux ou trois mercis émus, et comme tout de même il était troublé un peu, il marcha sur la queue du chat qui revenait et s’enfuit, il trébucha quelques pas. Ironiquement paternel, M. Renard ouvrit la porte, et doucement le poussa dehors.

Le petit jeune homme se trouva sur le palier, puis descendit. Une joie vaniteuse emplissait son tendre cœur, car il se félicitait d’avoir si bien parlé ; même il se frotta les mains de plaisir satisfait. Il ne voyait pas