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GEORGES COURTELINE

leux souvenirs que j’ai rapportés de mes voyages merveilleux : la Syrie, la Palestine, l’Égypte, Constantinople et la Corne d’Or, Cythère, Chypre et Paphos, Pétersbourg, Moscou et Samarkand, toutes ces visions féeriques dont j’aime à caresser sans cesse les yeux de mon âme, ont soudain disparu. Pour la première fois de ma vie, j’ai passé de longues minutes délicieuses uniquement à rire et à sourire, pour des peintures peut-être trop réalistes et pour des mots vibrants, soldatesques ou populaires. Je n’aurai pas la faiblesse de m’en repentir.

« J’ai désiré alors mieux vous connaître, et j’ai voulu revivre votre vie. Vous êtes né vers 1860 en plein cœur du jardin de la France, dans cette vieille ville de Tours, aux mœurs douces et hospitalières. Vous avez joué dans le square de l’archevêché et couru sur les bords de la Loire ; puis la fortune capricieuse vous conduisit à Meaux. Vous rappelez-vous encore le vieux collège où l’on vous enferma ? Comme il était tendre et calme ! De grands arbres, que