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HUMOUR ET HUMORISTES

pour l’auditoire ensuite, pour la postérité enfin :

« L’Académie, monsieur, en vous recevant dans son sein, a cru juste de réparer une erreur, qu’elle commit il y a deux cents ans, et que des esprits malintentionnés lui reprochent, les uns avec amertume, les autres avec une gaieté pleine d’affectation. Vous êtes le petit-fils de Molière ; M. Mendès, ce vieux mousse échappé au naufrage du Parnasse, l’a dit et répété : il faut le croire. Vous ne succéderez pas seulement à M. Coppée, cette âme d’élite, dont aucun de nous ne peut se consoler qu’elle nous ait quittés ; vous prendrez aussi la place qui ne fut pas donnée au grand poète comique, et ce n’est pas à vous de nous remercier de cet honneur, c’est nous qui sommes vos obligés, puisque vous avez bien voulu nous procurer, par votre naissance et votre talent, l’occasion de montrer, une fois de plus, que nous savons, quoi qu’on en dise, reconnaître nos torts, ceux même dont nous ne sommes pas responsables.

« Vous êtes un homme heureux, monsieur.