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HUMOUR ET HUMORISTES

venants à la loi des pauvres passaient la journée à se rouler sur le plancher sans avoir à craindre de trop manger ou d’être trop vêtus, sous la surveillance maternelle d’une vieille femme qui recevait les délinquants à raison de sept pence par tête et par semaine. Sept pence font une somme assez ronde pour l’entretien d’un enfant ; on peut avoir bien des choses pour sept pence, assez en vérité pour lui charger l’estomac et altérer sa santé. La vieille femme était pleine de sagesse et d’expérience ; elle savait ce qui convenait aux enfants, et se rendait parfaitement compte de ce qui lui convenait à elle-même : en conséquence, elle fit servir à son propre usage la plus grande partie du secours hebdomadaire, et réduisit la petite génération de la paroisse à un régime encore plus maigre que celui qu’on lui allouait dans la maison de refuge où Olivier était né. Car la bonne dame reculait prudemment les limites extrêmes de l’économie, et se montrait philosophe consommée dans la pratique expérimentale de la vie[1]. »

  1. Olivier Twist, p. 4.