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HUMOUR ET HUMORISTES

des pages que déjà, dans une folle affection, je songeais immortelles ? Le vieux classique que je suis, mon ami, se glorifie d’une âme sérieuse : j’ai réfléchi pour vous, j’ai voulu alléger votre peine, et vous ramener doucement par le bras sur la route désertée du travail, et je vous envoie ces lignes hâtives. Habeant sua fata.

« J’ai tâché qu’elles fussent sans pédantisme, sans pédantisme rogue aussi bien que sans pédantisme fleuri. J’ai même enlevé, pour les écrire, ma calotte de professeur : il est bon, pour traiter des sujets très modernes, de retirer de soi tout ce qui est grave et antique. Je sais trop la grise influence d’une calotte à gland sur notre caractère.

« Donc, je me suis distrait à étudier un peu le style humoristique. Ce style ne m’a pas épouvanté : il m’a séduit. Il abonde en procédés et, semblable au monsieur qui bouleverse un sucrier pour en extraire un bon morceau de pierre blanche, j’aime démolir les phrases pour en dégager la formule suivant laquelle elles sont construites. J’ai d’ailleurs