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L’HUMOUR CHEZ LES CLOWNS

cher la planche. Il la place à deux pas du cadavre, à la même hauteur. Cela fait, il réfléchit : soudain il s’agenouille et souffle sur le mort : le mort remue, tourne à demi. Bob exulte. Il souffle plus fort : hélas ! le mort ne tourne toujours que d’un demi-tour. Sur le conseil d’un ami, Bob se met à courir quelques secondes, bouche ouverte, pour attraper l’air, et revient en toute hâte souffler sur Gugusse. Gugusse tourne, tourne, passe par-dessus la planche, tourne, tourne jusqu’à la barrière. Le souffle de Bob était, cette fois, trop puissant. Désespéré, le clown saisit le mort entre ses bras, le pose sur la planche et l’emporte. N’est-ce pas là une raillerie très précise de tous ceux qui, dans la vie, ont, à chaque instant, recours pour les tâches les plus simples aux moyens les plus compliqués ?

Autre trait : Foottit veut apprendre à Chocolat le maniement des armes et il lui donne un fusil. « Je vais commander en russe, d’abord », dit-il. Et, en effet, il prononce d’une voix tonitruante une litanie de mots, qui pourront bien sembler du russe aux ignorants.