Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
153
FRANC-NOHAIN

maître et sans souffleur, et autre part que sur des planches de théâtre, et pourtant ses lèvres remuèrent, et M. Franc-Nohain entendit des paroles qui l’enchantèrent.

La petite marionnette leva son bras, puis le laissa retomber, et il parut à M. Franc-Nohain qu’elle disait :

« Bonjour, bonjour, Franc-Nohain, bonjour, bonjour. »

M. Franc-Nohain se frotta les yeux et les oreilles, toussa et se pinça les mollets… Tout de même, si quelque illusion se jouait de lui ?… Mais de nouveau il entendit la voix fluette, hésitante :

« Franc-Nohain, Franc-Nohain, je suis venue pour t’éclairer et te dévoiler l’avenir. Franc-Nohain, Franc-Nohain, ne te contente pas d’écrire des vers amorphes. »

M. Franc-Nohain fronça le sourcil, et ses lèvres pincées ébauchèrent un sourire d’ironique pitié.

« J’écris des vers amorphes, parce que ça me chante, dit-il, et j’attends, pour écrire autre chose, quelque autre chose qui me chante ».