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À L’ÎLE STE. HÉLÈNE.


I


Séduisante naïade assise au seuil de l’onde,
Tu naquis en ces jours où Cybèle féconde,
Aux caresses du ciel livrant son large sein,
D’un nouvel univers concevait le dessein.
Comme un joyau de prix l’opulente Nature
Jeta sur tes attraits une verte ceinture ;
Et, depuis, fière, chaste, en ces atours nouveaux,
Tu mires ta beauté dans le cristal des eaux.


II


Aux premières rumeurs que le jour fait éclore,
Quand l’horizon s’empourpre aux baisers de l’Aurore,
Que sur chaque brin d’herbe un rubis tremblotant
Réfléchit la splendeur de l’azur éclatant.
Par un matin de Mai quelles grâces sauvages,
Quels agrestes parfums exhalent tes rivages !
Et comme ivre d’orgueil, à ton réveil jaloux,
Le St. Laurent t’étreint de ses bras forts et doux !