jour, couraient et criaient dans les maisons. Cependant tout le monde n’ayant pas le moyen de se donner la commodité d’une voiture, les uns prenaient des sentiers à travers champs pour éviter la poussière de la grande route ; d’autres préféraient suivre le chemin pour voir passer les voitures et les riches bourgeois en grand costume. Mais ce qui piquait surtout la curiosité, c’était la nouvelle que l’archiduc devait honorer de sa présence la kermesse de Buick, où il viendrait avec tous ses pages et une foule de cavaliers, condescendance sans exemple dans l’histoire du pays.
Les autorités du lieu avaient préparé des discours, élevé des arcs de triomphe et semé des fleurs. De Gand jusqu’à Buick on avait disposé sur les points culminants des paysans avec des drapeaux pour annoncer à l’avance l’arrivée de l’archiduc.
Mais le prince, qui s’inquiétait beaucoup plus de la jeune fille qu’il allait voir que de la kermesse, donna le change à la curiosité publique en partant seul avec Cenrio et Adrien dans une gondole bien fermée, pour se rendre secrètement dans la maison de la Nietken, où Cenrio avait fait préparer des chambres. Pendant la route, il écouta patiemment Adrien qui lui expliquait et lui démontrait le syllogisme suivant : Tous les