était très bon, il dit au page de faire venir le plaisant à son dîner. Le petit Cornélius, très ému intérieurement, n’entra qu’avec un air plus impudent et plus arrogant chez l’archiduc. Charles était jeune, et sa bonté fit taire l’impression de ridicule produite par l’entrée de ce petit drôle. Charles l’interrogea sur son pays. Le petit répondit en faisant le portrait le plus risible des paysans d’Hadeln, et tout le monde aurait juré qu’il disait la vérité. On lui donna beaucoup de morceaux de sucre pour le récompenser ; cela le mit en train. Il commença par se vanter du duel que, pour défendre l’honneur de sa dame, il avait soutenu contre deux cavaliers étrangers qu’il avait tués, mais dans lequel il avait été blessé à la poitrine ; de sorte qu’il était revenu à demi mort à Gand. Comme quelqu’un lui demandait quel était le médecin qui l’avait soigné, et n’avait pas l’air de croire à ce qu’il affirmait, il ouvrit sa veste et leur montra sa peau rugueuse, sa peau de racine, que chacun prit pour une cicatrice.
Après avoir célébré cet exploit, il vanta ses richesses et sa famille. Sa tante Braka était une noble dame, pleine d’expérience, de cœur, de bonté, de tendresse et de grandes manières, comme Gand n’en avait jamais vue. Dans la description qu’il en fit, il mit Bella bien au-dessus d’Hélène ; puis il se mit à