cou jaune et ridé ; mais Cornélius voulut que ce fût Bella qui le portât, et ils allaient se disputer, si le voisinage de la ville n’avait détourné l’attention de la vieille.
— Regardez donc autour de vous, enfants, leur cria Braka, voilà quelque chose de nouveau pour vous et vous n’y faites pas attention ; voyez cette richesse lorsqu’on approche de la ville ; les voitures de marchandises sont si nombreuses, que nous avons peine à nous frayer un chemin au milieu d’elles.
Mais Cornélius et Bella étaient occupés à regarder de beaux cavaliers qui faisaient caracoler leurs chevaux, et des bouchers qui tuaient des moutons dans un abattoir ; une charrette pleine de veaux liés ensemble et poussant des gémissements plaintifs effraya Bella, non moins que le bruit qui se faisait dans une auberge du faubourg où, malgré l’heure peu avancée, on se querellait et on se battait déjà.
Enfin ils arrivèrent à la porte de la ville. Un bourgeois sortit avec sa hallebarde et leur demanda d’où ils venaient.
— Du pays de Hadeln, répondit Braka assez embarrassée ; je suis madame de Braka, voici ma fille, et voilà mon neveu, monsieur de Cornélius.
— Passez ! cria la sentinelle, et la voiture entra