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Le lendemain matin tous étaient équipés ; Cornélius, enveloppé dans une robe de chambre, fut porté dans le beau carrosse doré. Madame de Braka lui tenait la tête et mademoiselle de Braka les pieds. Peau-d’Ours était sur le siège. Ils partirent, le cœur serré d’abord par la peur, et ensuite par leurs habits qui, n’étant pas faits à leur taille, les gênaient extrêmement ; cependant ils étaient assez bien assortis ; en revanche, ils coûtaient très cher, ce qui avait fait pousser un soupir au malheureux Peau-d’Ours, qui voyait entamer profondément son trésor.

Ils marchaient déjà depuis une demi-heure, lorsque Cornélius poussa un grand éclat de rire.

— La vieille sorcière pensait nous escroquer, mais c’est moi qui l’ai attrapée ; dans les vieilles bottes dont elle m’a affublé, on a caché une parure de pierreries ; je ne sais comment cela se fait, mais elle ne s’en est pas aperçue. Prenez ce petit couteau et décousez la couture.

Braka se mit à l’ouvrage, détacha le revers, et trouva un riche collier de diamants. Elle porta la main à ses cheveux, par une ancienne habitude, ce qui détruisit l’édifice de sa coiffure.

— Comme cela m’ira bien, dit-elle.

En même temps elle fit mine de le mettre sur son