chirée par le frottement des bourses de cuir, et sur laquelle était placée une salière en guise de bénitier.
Les murailles étaient garnies de vieilles tapisseries représentant des tournois, et l’on voyait suspendus le long des murs des vêtements et des armes de chevaliers.
La mère Nietken, par son commerce qui comprenait souvent le recel, était la providence de tous les filous des environs ; c’était une amie intime de Braka, et elle pouvait lui tenir tête en bavardage. Lorsqu’elle eut fini son dernier Ave, elle se leva avec une vivacité étonnante pour un si gros corps, et alla se placer, les bras croisés, devant Braka.
— Tu ne peux plus prier maintenant, le diable, ton maître, te l’a défendu ! Quand viendra-t-il donc te chercher ? Tu te ratatines de jour en jour : si je te ressemblais, je n’oserais certes pas sortir.
— Tu es donc bien jeune, toi, répondit Braka, tu ressembles à mon vieux chien lorsqu’il vient d’être tondu ; tes cheveux font l’effet de baguettes au-dessus de ta figure rouge ; tu as sûrement trop bu d’eau-de-vie aujourd’hui ; pourrais-tu seulement danser la Russe, vieille folle ?
— Hé ! cela peut encore aller, répartit la mère Nietken.