guère l’air d’être l’image du Créateur. Il était venu du persil sur la peau d’ours ; enfin il était très effrayant.
À ces mots, Bella regarda avec effroi le petit, qui passait avec satisfaction les doigts dans ses cheveux, bien convaincu de sa supériorité sur le malpropre lansquenet.
— Alors, continua Braka, le génie vint le trouver, s’amusa beaucoup de sa tournure, et lui dit qu’il n’avait plus besoin de lui, qu’il voulait le ramener parmi les hommes, mais à condition qu’il se montrerait dans le monde encore pendant six mois dans cet accoutrement sauvage ; puis il lui régla son compte, et lui donna un trésor, qui lui permît d’être aussi heureux que possible.
Le lansquenet était très content de retourner chez les hommes dont il avait presque oublié la langue. Il se fit transporter par le génie en Allemagne, dans le pays des Grisons, parce que c’était de son temps le pays le plus crasseux de la terre. Malgré cela, aucun hôtelier ne voulut le recevoir ; il finit par en décider un, en lui jetant à la tête une poignée de doublons et de piastres ; l’hôtelier l’installa et le fit servir dans sa plus belle chambre, pour qu’il n’effrayât pas les habitués de son auberge.