pieds, qu’ils entourèrent comme d’un voile noir : avec cela elle allait tresser la corde qui devait lier et tuer son chien Simson.
Elle s’aperçut facilement que le chien avait compris tout ce qu’elle avait dit ; car au lieu d’aller enfouir sa pitance dans le jardin, il se mit au contraire à déterrer tous ses trésors cachés, et à les manger avidement. Toute autre aurait été touchée ; Bella ne s’en émut pas le moins du monde. Du reste le chien ne paraissait pas triste ; il la regardait d’un air railleur, et lorsqu’arriva le vendredi, car c’est un vendredi que doit se faire l’opération, il parcourut toute la maison, inspecta tous les coins, et, contre son habitude, s’alla réfugier dans sa niche. Braka passa toute la journée à lui raconter la longue histoire de son premier amour, entremêlée de dis-je, dit-il, qu’il dit, etc.
Bella aurait pu en prendre sa part et mettre à profit la connaissance des malheurs de la vieille pour assurer le succès de son entreprise, mais elle n’était occupée qu’à compter avec impatience les heures et les minutes ; aussi, lorsque minuit sonna, elle sauta de sa place, et, irritée d’être obligée de remettre l’affaire à la semaine suivante, elle saisit la vieille, et se mit à danser avec elle la danse de la Grue, qui est la