en se retirant, une preuve de son bon sens ; qu’il pouvait sans honte quitter cette maison, où les plus braves tremblaient au moindre bruit.
La vieille n’était pas très contente de cet arrangement ; cependant elle en comprit tout de suite les avantages. C’était un moyen de rendre la maison encore plus sûre pour elle et pour les siens ; aussi, dès que ces hôtes audacieux eurent quitté la chambre, elle sortit de sa cachette, ferma toutes les portes avec bruit, renversa tous les meubles, de sorte que les cavaliers, effrayés, montèrent précipitamment à cheval et, sans regarder derrière eux, gagnèrent à toute bride la ville, où l’histoire, racontée et amplifiée de tous côtés, allait rendre encore plus redoutable la maison des esprits.
À peine rentré chez lui, le prince fut saisi d’une fièvre violente. Comme l’image de Bella remplissait son cerveau, sa fièvre le trahit, et le lendemain matin, il avoua avec douleur à Adrien, son précepteur, qu’il était amoureux d’un revenant.
Adrien, que l’empereur Maximilien avait donné au prince pour lui apprendre le latin, ne manqua pas cette occasion de lui adresser une foule de beaux discours, qui remirent un peu le prince des impressions de la nuit.