— À l’occasion, répondit le cousin, c’est un service qu’elle vous rend, pour qu’on ne soit pas enterré vivant ; une loi stupide défendant que les morts restent plus de trois heures dans les maisons. Un médecin m’a rapporté, ajouta-t-il, qu’ayant un malade sujet aux syncopes, il lui jura de rester auprès de lui s’il tombait en léthargie, pour empêcher qu’on l’étouffât lorsqu’il paraîtrait mort. En effet, les parents conseillèrent au médecin de se retirer puisque le gisant était mort ; mais il resta et sauva la vie du malheureux qui lui en fut toujours reconnaissant. Les autorités prirent l’éveil et défendirent alors les enterrements précipités. Mais parlons de choses plus gaies, continua le cousin. Je vous dois beaucoup de remerciements ; vous avez fait mon bonheur. L’aimable dame de mon cœur a pour vous une si bienfaisante et si maternelle tendresse, qu’elle m’a accordé cette main promise depuis trente ans, si je peux vous décider à rester auprès d’elle, comme un fils chéri, et à soutenir, par votre présence, notre vieillesse qui approche. Et comme, mon cher cousin, vous m’avez abandonné tout ce qui peut soutenir votre existence matérielle en me donnant l’administration du Majorat, et que je vois, d’après votre conduite, que le genre de vos études est trop abstrait pour que vous parveniez à