de bourgmestre. Elle lui avait déjà offert sa marchandise, en lui disant qu’elle voulait lui montrer ce qu’elle avait de mieux, quand même il n’aurait l’intention de rien acheter, mais parce qu’il était un beau seigneur. Il allait entrer, lorsque le lieutenant le tira par l’habit, et lui dit à l’oreille :
— C’est dans l’autre boutique qu’est la belle Esther.
Il se retourna, et répondit à la vieille, avec embarras, qu’il ne voulait rien lui acheter, et qu’il cherchait un coin de rue pour voir les affiches de spectacle.
En disant cela, il se dirigea vers la boutique voisine où il s’attendait à voir Esther. Mais la vieille juive ne le tint pas quitte ; elle lui cria complaisamment :
— Jeune homme, j’ai là un coin où il y a peut-être aussi des affiches. Entrez, j’en ai une des Chevaliers Espagnols.
L’héritier du Majorat était étourdi ; il regarda autour de lui, et vit avec effroi un corbeau noir perché sur la tête de la Juive. Pendant ce temps, le lieutenant avait lié la conversation avec Esther, qui lui avait offert ce qu’il demandait avec gracieuseté et sans importunité. Le lieutenant attira son cousin dans la boutique d’Esther, tandis que la vieille poussait un