vont mieux que les histoires d’amour ; et dans peu de temps vos affaires seront en aussi bon ordre que mes armoiries.
En disant cela, il le conduisit dans une chambre sur le devant, espérant le distraire et l’amuser par la vue des tiroirs bien vernis, dans lesquels brillaient les armoiries disposées sur un fond rouge et les noms écrits en belle bâtarde. L’héritier du Majorat montra qu’il s’y connaissait en cela comme en tout le reste ; et le cousin ne perdit pas ses observations. Mais lorsqu’il ouvrit le rayon contenant les armoiries françaises, l’héritier du Majorat s’écria :
— Dieu ! quel bruit ; les vieux chevaliers cherchent leurs casques ; ils sont trop étroits maintenant pour leurs nobles têtes ; leur blason est mangé des vers, leur bouclier traversé par la rouille ; tout cela me brise, la tête me tourne, et mon cœur ne peut supporter une douleur si amère.
Le cousin referma au plus vite le malheureux tiroir, et mena l’héritier du Majorat à la fenêtre pour lui faire respirer l’air frais.
— Qui passe là ? reprit-il, la mort est sur le siége ! la faim et la douleur marchent à côté des chevaux ; des esprits qui n’ont qu’un seul bras et qu’une seule jambe voltigent autour de la cruelle, et réclament