consciencieusement ; j’ai soutenu plus de discussions que personne, et j’en suis toujours sorti vainqueur ; ce qui n’est pas donné à tous. Étouffé, poussé jusqu’à la folie par les affaires qui, après la mort de ma mère, vinrent se presser autour de moi, j’essayai de sacrifier mes occupations spirituelles à mes intérêts terrestres. Ce tourment me rendit bientôt malade. Une prophétesse, dont la vue s’étendait bien loin dans l’avenir, m’assura qu’ici seulement, auprès de vous, je trouverais le calme qui m’est nécessaire, que vous aviez une précieuse habileté dans les choses de la vie, et que mon bien se triplerait par vos bonnes spéculations. Ah ! mon cousin, débarrassez-moi du fardeau de mon argent ; jouissez de ma fortune ; et, même dans le cas où je pourrais recouvrer mon esprit terrestre, et où je laisserais de nombreux héritiers, je vous abandonnerai une moitié de mon patrimoine pour vous récompenser d’avoir sauvé le tout.
En finissant, l’héritier du Majorat laissa échapper deux nobles larmes, tandis que les grands yeux du cousin, les sourcils écarquillés, le regardaient de côté, sans ajouter foi à cette précieuse déclaration.
L’héritier du Majorat reprit la parole pour changer le sujet de la conversation.
— Tout à l’heure, en rentrant dans cette ville, où