propriété de la nation, et de le garantir de toute atteinte. Peut-être cet ordre n’aurait-il pas été respecté si cette foule sauvage, fatiguée des excès de la journée, ne s’était répandue dans les habitations du village pour prendre quelque repos.
Frenel profita de ce moment de calme. Il s’introduisit dans le château, supposant que cette mère dont lui avait parlé Melück, n’était autre que la comtesse ; il voulait la sauver, après cela il considérait sa vie comme terminée, puisqu’il venait d’assister à la mort de ses deux amis. Il trouva bientôt le grenier fermé à clé ; il fit sauter la serrure, mais quel fut son effroi lorsqu’il vit, aux premières clartés du jour, la comtesse pressée dans les bras de son mari, qu’un instant auparavant il avait vu mourir. Mais il reconnut bientôt à ses yeux fixes l’image qui avait déjà décidé une fois du sort de cette maison ; la comtesse, toujours évanouie, était entre les bras du mannequin. C’était douloureux pour lui, de détruire l’image de son ami qu’il n’avait pu sauver en personne de la mort ; cependant la nécessité était impérieuse. Il se décida à mettre le mannequin en pièces ; mais, de même qu’on ne peut se débarrasser d’un serpent qui vous enlace qu’en exposant sa vie, ainsi Frenel ne put, malgré toutes ses précautions, éviter de blesser Mathilde. La douleur