à quelle cause ils les devaient, et aimait son amie dans la personne de ses enfants.
Le terrible mannequin qui avait eu une si grande influence sur cette famille était relégué avec d’autres objets du même genre dans un grenier du château. Les dimanches, Melück le montrait aux enfants, pour les récompenser lorsqu’ils s’étaient bien conduits dans la semaine. Elle les mettait chacun à leur tour dans les bras du mannequin, qui les berçait doucement, et cela ne paraissait pas plus étonnant aux enfants, que les mille objets qu’ils voyaient chaque jour, par la raison que tous étaient nouveaux pour eux.
Nous voudrions bien que cette anecdote se terminât sur ce tableau plein d’innocence et de calme ; mais l’histoire ne se contente pas de raconter le bonheur.
Huit ans environ s’étaient passés au sein de cette vie tranquille, avant que le désir de tout renouveler dans le pays, excité par les caprices de quelques écrivains, ne vînt détourner le peuple de la voie qu’il suivait depuis si longtemps, et ne mît les bons citoyens à la merci des plus misérables. Ces nouvelles espérances avaient ému le comte, en même temps qu’elles avaient ramené Frenel à Marseille ; ils s’y rencontrèrent ; et un jour, en compagnie de Mathilde et de Me-