réconcilie avec sa vie, et nous trouvons qu’il aurait fallu être un saint pour mieux faire.
Il fallait qu’il se sentît bien préparé à être jugé, lorsque, voulant éprouver si son cœur était prêt pour le grand voyage, toujours effrayant, même pour un vieillard qui a vécu longtemps, il se fit construire sur ses propres plans un magnifique tombeau dans l’église du couvent, en haut d’une galerie, ornée des statues de ses prédécesseurs, et où devait être placé son cercueil. Il se sentait bien préparé lorsqu’il se fit mettre vivant dans ce cercueil, au milieu des glas, des chants funèbres, et entouré de la flamme lugubre des cierges ; il se fit porter dans son tombeau, et là, à travers le toit de l’église, il aperçut Bella qui venait au-devant de lui dans les champs des pensées éternelles, où les erreurs des hommes les quittent et tombent en poussière avec leur enveloppe terrestre.
Il alla vers elle sur un signe de sa main, et se trouva bientôt au milieu d’une clarté lumineuse où Isabelle lui montrait le chemin du ciel ; il demanda aux assistants si le jour était déjà levé ; l’archevêque qui le veillait répondit qu’il faisait nuit ; quelques instants après il recommanda son âme à Dieu et mourut.
Demandons à notre cœur comment nous voudrions